Gare à l'eau virtuelle!
Le terme d' eau virtuelle englobe la quantité d'eau nécessaire pour la fabrication de produits d'origine agricole et industrielle consommés en Suisse.
Selon les données des Nations Unies, une personne en Suisse consomme en moyenne 4200 litres d'eau par jour. L'empreinte hydrique (ou empreinte eau) prend en compte à la fois l'utilisation directe de l'eau – par exemple pour cuisiner, laver et nettoyer – et l'utilisation indirecte, c'est-à-dire l'eau «virtuelle» nécessaire à la production de biens agricoles et industriels. A l’échelle de la Suisse, cela correspondrait à la consommation de près d’un tiers de toute l’eau s’écoulant dans les ruisseaux et les rivières si tous les produits que nous consommons étaient produits ici.
82% de l'empreinte eau de la Suisse est imputable à l'importation de biens et services. A titre de comparaison, la part est de 20% pour les Etats-Unis et de 60% pour l'Italie, selon la Fondation Barilla Center for Food & Nutrition.
La production de viande (principalement bœuf et porc) et de produits laitiers consomme 75% de l’eau nécessaire à la production agricole en Suisse. Les produits d’origine végétale (fourrage, fruits, légumes,…) sont souvent importés et pèsent donc lourds dans notre budget en eau virtuelle. Certains des produits dont la fabrication requiert le plus d’eau sont le cacao, le café, le sucre, les noix, le blé, les oléagineux (dont on extrait de l’huile) ou le riz.
La fabrication de certains produits peut conduire à une accentuation de la pénurie en eau des pays exportateurs. C’est le cas par exemple du coton (1 kg = 10‘000 litres d’eau consommés pour sa production) ou du riz (1 kg = 2‘500 litres d’eau).
En jetant une banane, on jette également les 160l d’eau utilisées pour sa production.
Un menu végétarien réduit de moitié l'empreinte hydrique individuelle, affirme la Fondation Barilla Center For Food & Nutrition Par exemple, il faut 19’525 litres d'eau pour produire un kilo de viande bovine, 7’485 litres pour le porc, 4’805 litres pour la volaille. La quantité tombe à 1’710 litres pour un kilo de pâtes et 335 litres pour les légumes de saison.